Le bateau qui naviguait tout seul, Gilles de Montmollin

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Critique parue dans "l'Illustré" du 30.01.08
Croisière cauchemar

 

 

 

Tout était magnifique : une croisière en mer Egée, le soleil, les amis, des amours en devenir… Mais, surgi de nulle part, un voilier abandonné. En voulant le ramener au port, Vincent et Pauline sont pris en chasse, méchamment.

Chamboulements existentiels, courses poursuites en eaux grecques et en terre romande racontés d'une écriture très descriptive… Le Vaudois Gilles de Montmollin signe un premier polar léger, rafraîchissant comme cette brise marine qu'il aime tant.

 

Chamboulements existentiels, courses poursuites en eaux grecques et en terre romande racontés d'une écriture très descriptive… Le Vaudois Gilles de Montmollin signe un premier polar léger, rafraîchissant comme cette brise marine qu'il aime tant.

 

 

Extrait

 

 

D'un ton un peu trop neutre, Pauline déclare :

- Normalement, nous devrions mettre en marche les feux de position.

Pour une fois, elle n'a pas affirmé ce qu'il faut faire. Elle a même formulé une demande déguisée. Je veux qu'elle précise :

- Tu dis normalement. Tu as l'intention de ne pas les allumer ?
- Ce sera comme tu penses.
- Pourquoi tu suggères de naviguer tous feux éteints ?

 Son petit nez se plisse.
- A ton avis ?

Pas de doute, elle est inquiète. Mais elle se ferait tuer plutôt que de l'avouer ! Bon prince, je me jette à l'eau :
- C'est vrai, la manoeuvre de la vedette était bizarre. D'ailleurs elle met bien longtemps à disparaître. Elle aurait stoppé pour nous suivre ensuite, la nuit tombée, que cela ne m'étonnerait pas. Elle prend un visage aussi fermé que possible. Surtout ne pas montrer de reconnaissance ! Elle lâche cependant entre ses dents :


- En plus de naviguer tous feux éteints, on pourrait aussi changer de route.
- Bonne idée ! La question est de savoir sur quel bord.
- Tu as entendu la météo : ils annoncent un coup de meltem. Si ça se gâte trop, je n'aimerais pas me retrouver avec la terre à proximité sous le vent.
- D'un autre côté, si la vedette nous en veut, mieux vaut être proche de la civilisation. Elle me jette un coup d'oeil, vaguement méprisant :
- Tu as peur, on dirait.

 


"Le bateau qui naviguait tout seul"
Publié aux Editions Mon Village à Sainte Croix
www.editions-monvillage.ch