Jérémy Tierque

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Né en 1986 et ayant grandi à Genève, j’y ai suivi une scolarité « classique » qui m’a mené sur les bancs de l’université en histoire générale et en langue et littérature française, deux branches que j’enseigne à présent au cycle d’orientation, à travers une formation à l’enseignement qui se terminera bientôt.

Grand passionné de marches, marathonien, j’adore explorer la nature et sentir les distances à travers les foulées ; prendre la tente en solitaire et profiter des espaces sereins, lointains ou proches (la Suisse est un paradis qu’il faut apprécier pleinement !) est un pur plaisir pour moi. Ce côté vagabond se dédouble d’une envie de connaître les gens, et d’un désir permanent d’aider, en demeurant profondément lié à celles et ceux qui m’entourent. Une culture, une langue, une passion, une histoire, une vie, celles de tous m’intéressent.

 

Partisan de la foi dans l’homme, je me qualifie comme un doux rêveur douloureusement conscient des réalités de ce monde. Toutes ces considérations mêlées posent des questions morales, et cette incertitude est celle de l’adolescent encore naïf qui ouvre des yeux nouveaux sur le monde. C’est dans ce questionnement intérieur permanent que le personnage de Gabriel Weiss a foulé mes premières pages, car il m’importait de cristalliser cette partie si enthousiaste, émotive et émerveillée, ingénue et ingénieuse de notre vie : sa jeunesse.



Son premier ouvrage, La folie de Weissa paru aux Editions Pierre-Philippe en 2013

 

 

 

Extrait et résumé de La Folie de Weiss

 

 

Le pasteur conduisit Gabriel à l’intérieur du temple. On n’entendait à présent plus aucun bruit dehors. La neige avait déposé sur les pavés un doux tapis blanc que les lampadaires jaunissaient timidement. La lourde porte en bois craqua solennellement quand les deux entrèrent dans l’édifice. Gabriel garda le silence et contempla les fresques ainsi que les vitraux, tableaux d’une époque révolue et intime. La froideur et la dureté des colonnes semblaient s’effacer face à la conscience que tellement de monde était venu détendre là son âme dans un rite de pacification. Croyant ou non, Gabriel devait bien admettre qu’un sentiment de sécurité se dégageait de cet imposant et ancien ouvrage. L’art, quand il est motivé par les plus fortes passions et adorations, prend des formes qui frappent nos regards et nous laissent songeurs sur la puissance de l’esprit et du rêve: c’est cela, le Génie.

– Eh bien, murmura Gabriel, Joyeux Noël ! Le pasteur s’était placé derrière l’autel et caressa de ses doigts les touches jaunies de l’orgue.
– Il y a près de deux mille ans naissait un enfant, dit-il, dans un empire où d’autres dieux régnaient. Il est arrivé dans une étable et ses parents avaient des moyens très limités. Comme lui, tu as besoin d’un refuge et j’espère que, malgré ta réticence, tu sauras voir que de lui nous sont venus l’espoir, le réconfort et l’exemple que chacun peut trouver dans l’aide qu’il apporte aux autres. Il existe dans nos cœurs de par la force des valeurs qu’il y a instaurées. En cela il est immortel. Puisses-tu accéder à son royaume d’éternité un jour.

(pages 55 et 56)




La Folie de Weiss, Editions Pierre-Pilippe, 2013