Christine Pitteloud

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Se présente

 

 

Je suis née à Nendaz le 11 mars 1951. Après avoir suivi l'école obligatoire, j'ai travaillé dans le commerce familial, un petit café au cœur du village de Basse-Nendaz. Les liens qui s'y sont tissés alimentent, aujourd'hui encore, mon quotidien.

"La Belle saison" est son premier ouvrage. Christine partage son temps entre la garde de ses petits enfants, l'écriture et la peinture. Ces moyens d'expression font partie de son bien être. Elle fait partie de l'Association Nend'art.

J'aime lire, André Gide, Colette, Amélie Nothomb, Eric-Emmanuel Schmitt, Daniel Pennac... La découverte de nouveaux auteurs m'apporte aussi beaucoup de satisfaction. Mes sujets préférés se trouvent dans les auteurs pré-cités. La vie, la mort et tout ce qu'il y a entre-deux me fascine et je me dis: ce que j'ai fait hier, ce que je fais aujourd'hui a une incidence sur mes états d'âme, et sur "qui" je serai demain. Les voyages me donnent l'opportunité de m'ouvrir aux autres et de découvrir une autre réalité. Au travers de mon vécu, je récolte et je moissonne : cela me permet d'avancer librement.

Mon imagination sort du sentier pour s'envoler vers un ciel plus ou moins bleu, un ciel qui me renvoie dans les confins de ma mémoire, dans des tranchées creusées avec ardeur et persévérance.

Oui, dans mes pensées et dans mes tiroirs reposent des mots, des phrases déjà écrites, certaines en attente d'un je ne sais quoi pour les faire éclore. La peinture fait aussi partie intégrante de ma vie. Les vieux draps de lin que l'on m'offre guident mon travail au fil du temps et dans mes personnages, je découvre celle que je suis ou que j'aurais pu et aimé être...



Ses projets littéraires: écrire de nouveaux textes et les partager avec le public.

 

 


 

La Belle Saison" (extrait)

 

 

Mes pieds se lèvent, soulèvent la poussière du sentier sec et escarpé et mes pas, lourds ou légers, me laissent présager de la chute ou de l'élévation. Ralentissant mon allure, je m'imprègne du paysage.

 

Je me concentre, me force à contempler les Alpes rosies par le soleil couchant. Bientôt, elles deviendront pareille à un découpage contrastant. Et la beauté éclate, me facilite la prise de conscience: j'ai besoin de vivre la réalité des choses, telles qu'elles sont.

 

A mes côtés, le chien fidèle, l'ami prêté pour ma sécurité. Sa truffe flaire, repère les odeurs passagères, celles qui durent aussi et ses yeux grands ouverts se lèvent vers les miens. Je caresse le poil épais, transmettant ma paix, ma satisfaction, d'être et mon besoin de partager. Le chien s'assied, puis se couche. Sa tête se pose sur mes chaussures bien lacées, appuie sur mes orteils et fortifie mes mucles endoloris. La truffe humide caresse mes mollets et je me sens vivre. Lorsque je me remets en mouvement, il s'éloigne. Maintenant, il est devenu "mon chien". Avec lui, la communication est sensorielle, remplie d'inattendu et de répétitif: lorsque je m'arrête, il s'arrête mais lorsqu'il trace et flaire, il n'entend plus ma voix et revient après une satisfaction que lui seul connaît. Ici, il est tout comme moi, pas de laisse, ni d'obéissance obligatoire. Ses foulées demeurent rapides malgré l'effort à fournir, tandis que les miennes se font lentes et imprécises. Sous mes pieds, les cailloux épousent la semelle épaisse et insistent, alors je regarde le sol et essaie de les éviter. Autour de moi, personne, aucun autre promeneur.

J'aime me sentir libre.

 

"La Belle Saison" de Christine Pitteloud, Editions Torcolis et Frères, 2013